"TOUS LES ROIS ZIANIDES ETAIENT DE GRANDS MECENES"
Cette année, je publié quatre livres aux éditions ENAG. Trois sont disponibles ici au SILA : « Au temps du royaume des zeiyyanide », « La vie culturelle » et « la vie économique ». J’explore en profondeur l’histoire du Maghreb Central puisque ce royaume, qui est resté trois siècles, a le plus duré. Il est né de la décomposition de l’empire Almohade que j’ai traité au temps des grands empires maghrébins.
Il ya eu quatre Etats qui sont nés de cette décomposition ; l’Andalousie d’abord. il y avait jute le royaume de Grenade et les Nasseris . Il y avait le Maghreb extrême(l'actuel Maroc). Il y avait les Mérinides (dynastie zénète) qui étaient originaires du Maghreb Central. Les Zianides avaient fondé un royaume au Maghreb central avec comme capitale Tlemcen. Alger n’existait pratiquement pas. Il y avait aussi les Hafsides à Tunis qui sont les descendants d’Abou Omar Ibn el Hafs El Hintati , élément clé de la construction de l’empire des Almohades. Mon quatrième livre s'intéresse à Tlemcen au 15ème siècle : d’après le traité de Hisba de Mohamed El okbani , traduit par Bachir Guelil. Le traité de Hisba que je commente et présente. J’ai éprouvé beaucoup de bonheur à découvrir mon histoire (histoire médiévale). A l'école, on nous a enseigné que la période coloniale française.
Comment arrivez-vous à trouver aujourd’hui les documents pour reconstituer ces histoires ou plutôt l’histoire avec un grand H ?
C’est difficile. J'ai lu bien entendu Ibn Khadloun de façon plus attentive que les auteurs français qui avaient gommé toute une partie sur notre Histoire. Je me suis procuré les livres d’auteurs tels le frère d’ibn khaldoun, Yahia, bref tous les auteurs qui avaient écrit sur cette période là. J’ai découvert que la France coloniale avait rasé les Madrasa dont la plus célèbre, la plus belle et la plus splendide de toutes s’appelait El tachfiniya du nom de Abou Tachfine Abderrahmane Premier. Un très grand roi et mécène. Tous les rois Zianides de cette période étaient de grands mécènes, des protecteurs des arts et des sciences. Ils avaient impulsé des mouvements culturel et scientifique extrêmement importants. Ils étaient de grands bâtisseurs. Ils étaient conscients de la continuité du Maghreb Central qui est bien identifié chez les auteurs arabes. Cela va de Oujda à Bône mais le royaume Zianide ne va que de Oujda à Bejaia. Ils avaient tenté pendant longtemps de rassembler tout le Maghreb ils n’ont pas pu. Jusqu’au règne des Ottomans qui avaient réunis ce que fut le Sultana de Tlemcen, l’Emirat de Béjaia et l’Emirat de Constantine. Ils avaient réalisé l’objectif que les Zianides n’ont pas pu faire, à savoir de rassembler cet espace agropastoral sur un plan géographique et économique.
Qu’est ce qui vous a poussé à vous intéresser à l’histoire ?
C’est fondamental dans la construction de la personnalité. Pour moi écrire des livres d’Histoire est un challenge, un devoir. J’ai renoncé à tout pour faire ce travail là. Beaucoup de gens ne comprennent pas.
Entretien réalisé par Rym.Hind
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