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L'invité d'Honneur

L’AFRIQUE DU SUD, INVITEE D’HONNEUR

Ecris, ô pays bien-aimé

Pays à l’honneur pour cette 22e édition du Salon International du Livre d’Alger, la République d’Afrique du Sud a une histoire à la fois complexe et fascinante, marquée, dans les temps modernes, par le système de l’apartheid et la lutte contre celui-ci où émerge la figure emblématique de Nelson Mandela.

De ce passé prodigieux, dominé par la violence coloniale mêlée à la ségrégation raciale, est née une littérature forte qui a donné, entre autres, à l’Afrique deux de ses quatre Prix Nobel à travers Nadine Gordimer (1923-2014), lauréate en 1991, et John Maxwell Coetzee, né en 1940, lauréat en 2003.

L’apparition de la littérature sud-africaine remonte aux débuts du XXe siècle où se manifestent les premiers écrivains. Leur activité est assez importante pour faire naître en 1907, parmi les Afrikaners, une Société littéraire puis, sept ans plus tard, le premier prix littéraire du pays, le Hertzog, réservé aux textes en langue afrikaans. Ces premiers écrivains subliment la beauté du pays, les valeurs morales et l’engagement des pionniers. Ils fustigent la domination britannique et notamment ses camps de concentration tout en ignorant les populations autochtones. Durant les années vingt, les romans s’éloignent de plus en plus des thèmes mortifères de la guerre contre les Anglais et des malheurs des Boers pour développer une littérature plus sereine qui s’interroge cependant sur le devenir des Afrikaners. Cette première période de la littérature sud-africaine est dite du «Plaas Roman» (littéralement, roman du lieu).

A partir des années trente, débute la période dite des «Dertigers» (ceux des années trente), un mouvement littéraire qui s’intéresse au quotidien des individus et témoigne de la recherche de repères par les Afrikaners. Le chef de file de ce mouvement, l’écrivain N. P. van Wyk Louw, considérera ainsi que l’Afrique du Sud est un pont entre les continents européen et africain. C’est dans cette période que paraît le best-seller mondial d’Alan Paton, Cry, the beloved country (Pleure, ô pays bien-aimé, 1948), que de nombreux Algériens et Algériennes ont lu.

Les années soixante sont celles des écrivains «Sestigers» (ceux des années soixante) dont les œuvres modernes s’avèrent plus osées et critiques à l’égard de la société et de sa morale dominante. Une génération brillante d’auteurs voit le jour et connaîtra la consécration mondiale, dont Nadine Gordimer qui émerge dans les années cinquante, André Brink (1935-2015) et Breyten Breytenbach, né en 1939 et qui a été l’invité de la 16e édition du SILA en 2011. Ces trois noms sont représentatifs de l’engagement de plusieurs écrivains blancs contre l’apartheid, une des caractéristiques de la littérature des «Sestigers». Brink a été le premier écrivain afrikaner interdit par le gouvernement, suite à la publication de son chef-d’œuvre Une année blanche et sèche (1979), tandis que Breytenbach a été emprisonné du fait de son militantisme contre l’apartheid.

Après la chute de l’apartheid qui débouche sur les élections multiraciales de 1994 et l’élection de Nelson Mandela en tant que président de la République, le monde entier voit naître «la nation arc-en-ciel», telle que nommée par l’archevêque Desmond Tutu. Le pays aux richesses fabuleuses et à la puissance économique reconnue doit affronter un lourd passé d’injustices et d’inégalités.

Dans cette nouvelle configuration, la littérature connaît elle aussi des changements. On voit notamment s’affirmer des écrivains dits «de couleur» car appartenant aux communautés noire, métisse, indienne ou autre, jusque-là oppressés par l’apartheid. C’est de 1930 que date le premier roman connu d’un écrivain noir, Mhudi de Solomon Plaatje qui est, par ailleurs, l’un des fondateurs de l’ancêtre de l’African National Congress. Durant tout le XXe siècle, d’autres romanciers et poètes noirs tentèrent difficilement de s’affirmer. La fin de l’apartheid va libérer des expressions étouffées qui seront portées vers des écritures contemporaines. Le romancier Zakes Mda, par exemple, obtiendra en 2001 le Commonwealth Writers Prize.

Plusieurs écrivains afrikaners vont s’interroger sur la nouvelle société sud-africaine pour en exprimer les contradictions et inquiétudes, à l’image de J. M. Coetzee, Prix Nobel, qui va évoquer une «solitude de l’homme blanc». Mais on voit aussi apparaître une génération nouvelle d’auteurs issus de toutes les communautés qui développent la richesse des onze langues officielles de l’Afrique du Sud et portent un regard neuf sur leur pays dans des œuvres centrées sur le présent post-apartheid, dans ses difficultés comme dans ses avancées et ses espoirs.

Cette littérature alimente en partie un secteur du livre qui travaille pour un lectorat estimé à 1,8 million de personnes avec un demi-million d’acheteurs en librairie. Ce marché, considéré comme restreint par rapport à une population de 56 millions d’habitants, tente de se déployer. Plusieurs initiatives sont développées dans ce sens mais la concurrence est dure dans le secteur avec une tendance à la concentration. Si le secteur se voit appliquer la TVA générale de 14 % que les professionnels contestent, les livres importés (en majorité de Grande-Bretagne), considérés comme produits éducatifs, sont exemptés de taxes douanières, une mesure qui a souffert ces dernières années de la dépréciation du rand, la monnaie nationale. Les livres produits localement sont généralement onéreux en raison notamment de leur faible tirage (entre 1 000 et 3 000 exemplaires).

La production éditoriale a atteint en 2013 un chiffre d’affaires total de 4,6 milliards de rands, soit 357 millions d’euros. Dans cet ensemble, le livre scolaire représente plus de 69 % (avec 21 éditeurs spécialisés) et le livre universitaire 13,3 %, ce qui laisse aux autres types d’ouvrage une part de 17,2 % du marché. Dans ce segment qui concerne surtout les ouvrages de fiction, on note la plus forte concentration avec 4 éditeurs détenant 80 % du marché. Les livres scolaires et universitaires ont bénéficié de la démocratisation de l’enseignement après l’apartheid. Quant aux livres importés, ils se cantonnent à 14 % en valeur du marché du livre.

Toujours en 2013, la PASA (Association des éditeurs) recensait 112 maisons d’édition dont 87 adhérentes à l’association. Ces éditions concentraient 90 % du chiffre d’affaires du secteur et on en comptait 17 avec un chiffre d’affaires supérieur à 3,8 millions d’euros. Le livre importé ne représente que 14 % du marché. Le livre électronique, encore marginal, connaît cependant une progression intéressante. L’Afrique du Sud est passée de 860 titres numériques en 2011 à 3 864 en 2013, avec 10 maisons particulièrement engagées dans cette nouvelle forme d’édition. La concentration dans la distribution est très élevée puisque deux entreprises seulement se partagent ce marché (On the dot et Booksite Africa). L’Afrique du Sud attache une importance essentielle au livre et à la lecture. Plusieurs intervenants sont mobilisés à cet effet et, avant tout, le ministère des Arts et de la Culture, qui définit les orientations culturelles nationales et cherche à contribuer au développement économique et à la création d’emplois à travers les industries culturelles. En 2016, son budget était de 4 milliards de rands (249 millions d’euros environ au cours actuel).

Il faut souligner ici le rôle important de la Bibliothèque Nationale d’Afrique du Sud dont l’histoire remonte au IXe siècle et qui abrite un Centre du livre destiné à le promouvoir. Pour sa part, le Conseil national du Livre (South African Book Development Council, SABDC), organisation à but non lucratif, a pris depuis 1998 la forme d’un comité où siègent deux représentants de chaque corps de métier concerné par la chaîne du livre : éditeurs, libraires, imprimeurs, etc. Le Conseil national pour les arts (National Art Council, NAC) a été créé en 1997 et contribue au secteur du livre, notamment en accordant des aides à l’écriture (bourses et résidences d’écriture et de recherche), à la publication, à la formation à l’édition, aux salons et rencontres littéraires ainsi qu’aux magazines littéraires. L’Association des éditeurs (Publisher’s Association in South Africa, PASA) est l’organisation unique de la profession. Elle défend ses intérêts et constitue le seul interlocuteur de l’Etat et de l’ensemble des partenaires publics et privés. On compte également l’Association des libraires (South Africa Booksellers Association, SABA), unique représentante qui encourage la création de librairies et collecte les statistiques du secteur. Ces deux associations principales sont membres du Conseil national pour le livre. Il existe aussi une association des bibliothèques (Libraries Information Services in South Africa, LIASA), qui veille au développement de cette branche et à la mise en œuvre des bonnes pratiques professionnelles.

Les prix littéraires contribuent à la promotion des livres et des auteurs et animent la vie éditoriale du pays. Chaque année, le ministère des Arts et de la Culture décerne des prix dans les catégories suivantes : nouvelles (dédié à Nadine Gordimer), auteur de moins de 40 ans, auteur à titre posthume, ensemble de la carrière d’un auteur, journalisme littéraire, poésie, roman et œuvre de non-fiction. Deux prix littéraires très prestigieux sont donnés par le journal The Sunday Times : le Barry Ronge Fiction Prize (fiction) créé en 2001 et le Alan Paton Award (non-fiction) créé en 1989. Tous les deux ans, l’Université de Johannesburg décerne deux prix littéraires importants pour une fiction et pour un premier roman.

Les salons du livre et les festivals littéraires participent pour beaucoup à la promotion du secteur. La Foire du livre du Cap, créée en 2006, grand rendez-vous éditorial et littéraire, est devenue depuis deux ans la Foire du livre d’Afrique du Sud, avec une alternance chaque année entre Cape Town et Johannesburg. Elle affirme une ambition internationale marquée et, notamment, à l’échelle du continent africain. Créé en 2007, le Franschhoek Literary Festival est le temps fort de la saison littéraire et permet la rencontre de 150 écrivains sud-africains et étrangers autour de 120 tables rondes. Il est suivi en importance par l’Open Book Cape Town qui se tient en septembre et accueille près de 10 000 visiteurs avec une prédilection pour les livres de jeunesse et de création graphique. On peut remarquer aussi les événements créés par le Centre for Creative Arts (CCA) comme «Time of Writers» et «Poetry Africa» ainsi que le Kingsmead Book Fair lancé par un lycée privé de Johannesburg en 2011, le Spier Poetry Festival, le Mail & Gardian Literary Festival organisé par le journal du même nom, le WordFees de l’université de Stellenbosh… Il existe donc une grande diversité de rencontres qui témoignent d’une littérature et d’une édition qui sont réellement devenues «arc-en-ciel» et qui, en dépit des difficultés, affichent une créativité remarquable sur le continent africain et dans le monde.

Rédaction SILA
Données de l’étude du BIEF (janvier 2017) sur l’édition en Afrique du Sud.

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