Amina Sidhoum, écrivaine |
"MA SATISFACTION, VOIR UN SOURIRE SUR LE VISAGE DES ENFANTS MALADES"
Hier, au stand de l’ENAG (Entreprise nationale des arts graphiques), Amina Sidhoum a tenu une séance de vente dédicace pour son recueil de poésie « El Aziza » (2011) et son récit, « La déchirure des trois fillettes » (2011). Vente dédicace symbolique puisque l’argent récolté sera reversé au profit d'enfants cancéreux. Amina Sidhoum est écrivaine et enseignante de langue française à Alger.
La vente de vos livres est dédiée aux enfants cancéreux, pourquoi ?
Enfant,j’ai gouté à la faim. Ces enfants malades ont aussi ont faim. Faim de sourire. Il m’arrive de partir au Village des enfants orphelins de Draria à Alger. Mais c’est surtout les enfants des hôpitaux qui retiennent mon attention. Ils ont besoin de rêves, de joie. Je ne supporte pas de voir un enfant pleurer, ni les cris et les sanglots d’une mère au chevet de son enfant mourant. Je ressens les souffrances cachées des gens. Je suis une femme fragile, sensible de par mon histoire personnelle. Les larmes des enfants me touchent profondément.
Quel est le rapport entre la souffrance que vous ressentais chez les gens et la vôtre ?
Cela me rappelle et me fait revivre la mienne. Quand votre tante essore le drap gorgé d’urine dans votre bouche, ce n’est pas une chose facile. Je me réfugie dans la douleur des autres, et Il m’arrive de me voir dans leurs histoires, leurs déchirures.
À travers votre démarche, quel est votre objectif?
Mon objectif est d’aider les enfants atteint de cancer. Une fois, j’avais offert une poupée à une petite fille malade quelques minutes avant qu’elle ne meurt. Plaine de douleur, mon geste l’avait surpris. En ayant la poupée entre ses mains elle m’a souri, et s’en alla en souriant. Ma satisfaction, voir un sourire sur le visage des enfants malades.
Entretien réalisé par Amokrane Saddedine
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