Débat à l'Esprit Panaf |
"SI ELLE EST BIEN FAITE, LA LITTERATURE PEUT CHANGER L‘ORDRE DES CHOSES "
L’Esprit Panaf (pavillon G) accueilli mardi le psychologue et auteur guinéen Alhassane Chérif. Ce dernier évoquera d’emblée son parcours qui l’a mené très tôt à quitter le Guinée pour aller s’instruire à l’âge de 17 ans en France avant de retourner au pays natal. Si partir pour lui était une chance, cela n’a pas été souvent le cas pour ses compatriotes.«Beaucoup ont perdu l'esprit là bas. L’immigration, c’est terrible ! Je suis revenu en Guinée avec mes livres pour faire la réconciliation nationale.
Quand je suis revenu en 2013, j’ai constaté un manque terrible au niveau des manuels scolaires. Le jeune guinéen ne lit pas suffisamment. Il faut lui inculquer le gout de la lecture d’abord pour éviter qu’il parte à tout prix. Les enfants préfèrent aujourd’hui s’acheter un portable à la place d’un livre », a-t-il analysé. Le centre national du livre en Guinée travaille, selon lui; à réduire le coût du livre. « Contrairement à ces jeunes portés sur le départ, nous sommes parti pour l’acquisition du savoir, pas pour devenir riches. Si je n’étais pas parti aussi je n’aurai pas connu la vraie souffrance. En Afrique, tu trouve au moins la solidarité, ailleurs tu ne la trouve pas », a souligné Alhassane Chérif. L’autre invité venu du Sénégal est Abdoulaye Fodé Ndione, élu l’an dernier président de l’Union des écrivains d’Afrique et d’Asie au terme de la 7ème Conférence générale tenue à El Gouna en Egypte. L’Algérie en fait partie. «La littérature africaine a évolué depuis les années 1960.
Il ya plusieurs auteurs. Si elle est bien faite,la littérature peut changer l‘ordre des choses. Ses auteurs deviennent des éveilleurs de conscience. Le problème du manque de lectorat réside peut être dans le fait qu’on n’écrit pas dans sa langue. Il faut attendre encore une ou deux décennies pour voir les choses changer », a-t-il prévu. Pour Abdoulaye Fodé Ndione, la migration africaine s'assimile à une tragédie. « Aujourd’hui, au Sénégal, il y a même des familles qui se cotisent pour envoyer leur enfant au périple de leur vie en Occident dans l’espoir qu’il gagne de l’argent. C’est un véritable phénomène . L’immigration avant était d’ordre culturel aujourd’hui elle relève d’un aspect économique pour beaucoup de pays africains », a-t-il expliqué.
Rym Hind |
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