L’édition en Afrique |
LA COURSE AUX OBSTACLES
L’édition en Afrique, et en dépit des efforts fournis pour son développement, reste faible. Elle est confrontée à de nombreux obstacles comme les coûts de fabrication. Cette question a fait l’objet mercredi d’une conférence au niveau du stand Esprit Panaf (pavillon G) animée par Abdoulaye Fodé Ndione et Marie Julie Nguetse, deux spécialistes de l’édition en Afrique
Un riche débat a été engagé. Ce que l’on peut retenir la discussion, parfois très animée, est qu' en Afrique, il existe un manque de professionnels dans les métiers du livre comme la diffusion et la distribution du livre. La circulation du livre fait donc défaut. Ce qui sanctionne le lectorat. « Il faut réfléchir à une politique durable et effective en mesure de promouvoir le livre, et cela ne peut se faire que par la création d’un solide canal de circulation », ont estimé les conférenciers. L’autre point abordé, c’est la difficulté de la fabrication du livre dû aux taxes et au coût élevé du papier. Malgré cela, le besoin de s'exprimer à travers les livres se fait sentir de plus en plus en Afrique.
Alhassan Cherif, ethnopsychiatre guinéen, a déclaré que depuis que Conakry a été déclaré par l’UNESCO, Capitale mondiale du livre 2017, beaucoup d'ouvrages ont été édités dans le pays. « Mais, il y a un problème de qualité de la fabrication du texte. Cela est dû au coût élevé de la confection du livre ». Le débat s'est articulé ensuite sur la nécessité de diffuser le savoir. « Il faut que livre parle aux lecteurs. Il faut aussi écrire dans les langues locales, puiser dans nos richesses ethniques pour être plus proche des lecteurs », a préconisé Marie Julie Nguetse. «On a évoqué dans le débat, la nécessité de mettre à la disposition de ceux qui ne lisent pas des livres audio ou encore créer des émissions radiophoniques.
Ce n'est pas une mauvaise initiative mais ce type de lecture cultive la paresse. Le livre est un outil didactique qui initie l’individu à la lecture », a-t-elle dit. La question du numérique a été également abordée lors de ce débat. Tous les intervenants étaient unanimes pour dire que «nous sommes dans une phase de transition » qu’on doit « bien négocier pour l’avenir du livre». Ils ont cependant estimé que malgré les craintes de certains, le livre papier et le livre numérique peuvent cohabiter. « Les éditeurs en Afrique s’investissent de plus en plus dans l’édition numérique pour palier aux nombreuses difficultés le livre papier », a estimé Abdoulaye Fodé Ndion.
Yacine Idjer
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